Communiqué - Si des modifications importantes ont été apportées sur l’Ocean Fifty Koesio cet hiver - pose de bâches aérodynamiques, installation d’un nouveau mât ou encore suppression de quelques kilos superflus – une évolution majeure a été réalisée en parallèle : la mise en place d’un nouveau pilote automatique associée à un système de volant électronique augmenté. Testé et validé pour la première fois en course lors de l’Acte 1 des Ocean Fifty Series le mois dernier à Saint-Malo par Erwan Le Roux, ce dispositif, développé par les équipes de MerConcept en collaboration avec les sociétés Mobius France et Madintec sur le trimaran SVR-Lazartigue et le catamaran Sky City Foiler, offre des subtilités de pilotage hors-normes. Des subtilités qui ouvrent une voie et un potentiel de développement formidables pour les futurs bateaux de course bien sûr, mais également de plaisance.
En quête perpétuelle d’efficacité et de performance, avec un goût certain pour l’innovation, Erwan Le Roux et son partenaire Koesio, le numéro un des services numériques des PME et collectivités, se sont rapprochés de MerConcept pour installer un pilote automatique fiable et concurrentiel ainsi qu’un système de volant électronique augmenté. Les mêmes qui ont été développés pour le trimaran SVR-Lazartigue, en 2023. « La genèse du projet était de gagner du poids pour éviter de transmettre tout le système de barre à l’extérieur lorsque nous avons fait le choix d’amener la barre au niveau du cockpit en l’écartant, ce de fait, des safrans. L’impact a été considérable sur la structure mais le plus gros avantage de ce système est qu’il permet de placer le poste de barre vraiment où l’on veut », explique Clément Thivin, ingénieur au sein du bureau d’études de l’écurie de course au large fondée par François Gabart. « Pour l’Ocean Fifty Koesio, nous n’avons pas changé l’idée de base. Nous sommes véritablement restés dans la même philosophie, même si quelques petites adaptations ont été réalisées pour gagner en fiabilité mais aussi répondre aux règles de la classe », précise le technicien. Ainsi, les pièces qui avaient été initialement créés pour l’Ultim ont été remplacées par de l’aluminium anodisé tandis que les boitiers qui avaient été réalisés en carbone ont été conçus dans un autre matériau. « Le principal challenge s’est situé davantage sur le plan électronique que sur le plan mécanique », assure Clément Thivin qui a travaillé main dans la main avec les équipes de Mobius France et de Madintec.
Un travail commun
« Chacun a donné le meilleur de ce qu’il sait faire. MerConcept s’est ainsi concentré sur la mise en œuvre de la mécanique tandis que l’entreprise de Paul-Louis Defrétière a présenté son vérin de pilote automatique nouvelle génération baptisé Mobius L300-700 et que de notre côté nous avons apporté notre connaissances logiciel et électronique », a confirmé Matthieu Robert, le Président de la société Madintec qui s’est imposée en quelques années comme un acteur incontournable sur le marché des pilotes automatiques dans la course au large. « Notre entreprise collabore avec Erwan Le Roux depuis de très nombreuses années. Il connait nos produits et nos solutions de centrales de navigation et de pilotages. Il croit, comme nous, à ce système de volant électronique augmenté. Un système qui apporte plusieurs avantages aux marins et que nous ambitionnons de déployer demain sur les bateaux de plaisance », avance le Rochelais qui, fort de son succès depuis 2012 mais également de son expertise acquise sur les nouvelles générations de bateaux volants à foils, est aujourd’hui capable de piloter un bateau de façon extrêmement précise. Aussi bien voire mieux qu’un marin lui-même dans certaines conditions. « On sait, en termes de logiciel, comprendre l’environnement d’un bateau et le modéliser. Les skippers peuvent apporter un plus en termes de pilotage mais ils se retrouvent sur des grosses unités où ils ont moins de sensations que sur des plus petites à la barre. Une barre, par ailleurs, pas toujours bien positionnée. Ce que procure Madintec grâce notamment au travail de Benoît Piquemal et Mathilde Tréhin, c’est précisément le sentiment d’avoir dans le volant les sensations que l’on peut avoir sur un petit bateau : celui de barrer en direct grâce à un retour haptique, une technologie que l’on retrouve déjà sur les avions par exemple ».
Des sensations démultipliées
A la clé pour le navigateur : des indications précises sur le comportement de son bateau, tantôt ardent, tantôt plus mou, et ce, notamment grâce à une latence très courte entre le mouvement du volant et la réalité du temps de déplacement du safran permis par un vérin de pilote automatique nouvelle génération, le Mobius L300-700. Imaginé par un ingénieur passionné de voile puis conçu et assemblé en France, ce dernier possède des particularités très appréciées par François Gabart et Tom Laperche à bord de SVR-Lazartigue, mais aussi, désormais, par Erwan Le Roux sur Koesio. « Jusqu’ici les clients avaient le choix entre un vérin électrique rapide mais pas très costaud et un vérin hydraulique costaud mais très lent et énergivore. Nous avons développé un actionneur électrique deux fois et demi plus rapide que la solution électrique de référence et deux fois plus costaud que le vérin hydraulique le plus commun du marché, le tout dans une enveloppe de masse intermédiaire entre les deux solutions », révèle Paul-Louis Defrétière.
L’avenir de la voile moderne
« Grace à ce système, le barreur ne ressent plus aucune friction, l’actionneur en fait son affaire. C’est clairement un nouveau chapitre qui s’ouvre pour les bateaux de la course au large et, plus largement, pour tous les nouveaux bateaux », assure le patron de Mobius France, alors rejoint par Erwan Le Roux, littéralement épaté par l’ensemble à présent installé à bord son trimaran, et pour la première fois à bord d’un Ocean Fifty. « Je suis bluffé par la précision de pilotage que l’on atteint avec ce système de volant électronique augmenté. Plus le bateau va vite, plus cela est vrai. Cela impose cependant à réapprendre à barrer et cela demande de la concentration. Les sensations très différentes et surtout extrêmement fines, exactement comme si on barrait avec un joystick ou une télécommande, filaire ou non. La position à la barre est, elle, totalement nouvelle puisque l’on se retrouve dans le sens de la marche, mais elle est très intéressante car très confortable », assure le double vainqueur de la Route du Rhum qui voit, lui, aussi, tout le potentiel de ce nouvel outil, déjà très haut en termes de performance. « J’y vois un avenir prometteur pour tous les bateaux, de course mais aussi de grande plaisance. Pour des bateaux de croisière rapides, ce système représenterait un vrai plus comme il le fait sur notre machine à nous. Cela va, à mon sens, faciliter l’accès à notre discipline et ouvrir des perspectives absolument énormes », atteste le skipper de Koesio.